Offre de bourse de doctorat en psychologie cognitive du trauma

Projet : Violence politique et fonctionnement psychologique dans la région des Grands Lacs africains

Une bourse est disponible pour un-e étudiant-e intéressé-e à travailler en recherche sur un projet examinant les corrélats psychologiques, affectifs et cognitifs, de la violence politique au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC). La bourse est disponible pour un-e étudiant-e qui effectuera un PhD recherche en psychologie à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), au Canada mais la collecte de données s’effectuera en RDC.

Le projet de thèse s’inscrit dans un programme de recherche plus large (intitulé ci-dessus) financé par le CRSH, conduit en partenariat entre l’UQTR et quatre autres institutions : l’Université du Rwanda (Rwanda), l’Institut de Recherche et de Dialogue pour la Paix (Rwanda), l’Université de Goma (RDC), l’Université de Nîmes (France), et l’Institut Supérieur du Lac (RDC). L’étudiant-e sera appelé-e à travailler en étroite collaboration avec un ou plusieurs de ces partenaires. Le résumé du projet de recherche général est fourni à la fin de cette annonce.

Profil de l’étu d ian t -e recherché-e

Le poste est pour des étudiants de haut calibre voulant se consacrer à la recherche en psychologie cognitive du trauma et contribuer au développement à long terme de la recherche et de la formation en psychologie dans la région des Grands Lacs africains.

L’étudiant-e recherché-e présentera les caractéristiques suivantes :
• Détenir (ou être sur le point de compléter) une maîtrise (ou équivalent, incluant master) en psychologie ou dans une discipline connexe
• Avoir un intérêt démontré pour la recherche en psychologie
• Avoir un excellent dossier académique, incluant une bonne moyenne générale
• Avoir moins de 40 ans
• Avoir d’excellentes habiletés de communication écrite et orale en français et en anglais
• Avoir de bonnes connaissances en méthodologie de la recherche et en statistiques
• Avoir une bonne connaissance des enjeux liés à la violence dans la région des Grands Lacs africains
• Démontrer la volonté de contribuer de façon durable au développement de la recherche et de la formation en psychologie en RDC, au Rwanda ou au Burundi, ce qui pourrait notamment être démontré par une affiliation à un institut de recherche ou une université
• Un dossier de réalisations en recherche, incluant des publications ou présentations dans des congrès, serait un atout

Conditions

La bourse est d’une valeur de 15 000$/année, pour trois ans. Le renouvellement est conditionnel à une évaluation annuelle de la progression. La bourse couvre les frais de subsistance, les frais de scolarité et toutes autres dépenses personnelles. En plus de ce montant, les frais reliés à deux séjours en RDC pour la collecte de données seront couverts.

Il est attendu que l’étudiant-e soit à Trois-Rivières entre septembre et avril de chaque année, et au Nord- Kivu pour la collecte de données entre mai et août.

L’étudiant devra s’engager à postuler pour des bourses d’excellence des conseils subventionnaires. L’étudiant participera au développement du projet d’observatoire des effets psychologiques de la violence politique (voir résumé). L’étudiant s’engagera aussi à continuer à contribuer au développement de la recherche en collaboration avec un ou plusieurs des partenaires, au-delà de la complétion du doctorat, sous réserve de la disponibilité des fonds.

Date d’entrée en fonction souhaitée : 1er janvier 2018.

Il n’y a pas de restriction en ce qui a trait à la citoyenneté. Une priorité sera accordée aux étudiants
citoyens de la RDC, du Rwanda et du Burundi.

Directeurs de recherche : Isabelle Blanchette et Serge Caparos.

Candidatures

Les étudiants intéressés doivent faire parvenir un dossier de candidature incluant un CV, au moins une lettre de recommandation et une production écrite en recherche (rapport de laboratoire, mémoire de maîtrise, etc.) en format électronique à l’adresse courriel suivante : cognac@uqtr.ca en indiquant qu’ils postulent pour la bourse CRSH-violence politique. Les candidatures seront ouvertes jusqu’à ce qu’un-e candidat-e soit sélectionné-e.

Résumé du programme de recherche :

Ce projet porte sur l’impact de la violence politique sur le fonctionnement affectif et cognitif des individus, examinant particulièrement certaines dimensions clé pour les perspectives d’avenir et de paix. Nous nous intéressons à la région des Grands Lacs africains où les populations ont été exposées à des violences extrêmes, et dans certains cas de façon chronique, depuis plus de vingt ans. Au Rwanda, le génocide des Tutsis a fait plus de 1 000 000 de victimes en 1994. Depuis 1994, on estime que les conflits en République Démocratique du Congo (RDC) ont fait plus de 6 000 000 de morts. L’instabilité et l’insécurité sont chroniques et la violence sexuelle endémique. Le cycle de violence au Burundi se poursuit depuis plusieurs années et les victimes se comptent par centaines depuis les dernières réformes politiques en 2016. Notre projet examine les répercussions psychologiques de ces violences. Le partenariat inclut cinq institutions en France, en RDC, au Rwanda et au Canada avec des chercheurs et intervenants en psychologie sociale, cognitive, interculturelle et clinique en plus des sciences politiques. Les activités du partenariat se déclineront sur trois plans : 1) activités de recherche, 2) formation et enseignement, et 3) développement à moyen terme d’un observatoire sur la violence politique et le fonctionnement psychologique dans la région des Grands Lacs. Sur le plan de la recherche, nous prévoyons trois études au Nord Kivu (RDC) et une au Rwanda. Au Kivu, nous examinerons le lien entre exposition à la violence politique, fonctionnement affectif et cognitif et attitudes intergroupes.

Nous nous intéresserons aux victimes de violence sexuelle pour déterminer les conséquences particulières de ce type de violence. Nous suivrons des victimes appelées à témoigner dans le cadre de procédures juridiques pour voir l’impact de cette démarche sur le fonctionnement psychologique et les attitudes envers la réconciliation. Au Rwanda, nous étudierons la transmission intergénérationnelle du trauma. En particulier, nous examinerons si les attitudes envers la réconciliation des enfants sont reliées aux symptômes psychopathologiques de leurs parents. Le partenariat nous permettra de former trois étudiants de
doctorat qui deviendront des acteurs clés grâce à leurs connaissances pointues de la région et des enjeux reliés aux conséquences psychologiques des violences. Nous formerons plusieurs étudiants locaux qui agiront à titre d’assistants de recherche et de stagiaires ; ces étudiants pourront transposer ces expériences pour devenir des acteurs importants localement par la suite.

En plus, le partenariat inclura de nombreuses occasions d’échanges d’enseignement pour répondre aux besoins criants de formation en psychologie, particulièrement au Kivu. Un autre objectif important est de sensibiliser la communauté internationale à la situation dans la région des Grands Lacs et aux enjeux liés aux conséquences psychologiques de la violence politique. De plus, nous développerons des ressources pour les intervenants œuvrant auprès de réfugiés au Canada et en France ayant subi ces expériences.

Enfin, nous travaillerons à pérenniser et étendre ce partenariat dans le but de mettre sur pied un observatoire de la violence politique et du fonctionnement psychologique dans la région des Grands Lacs. La mission de cet observatoire serait de favoriser la recherche sur le sujet, permettre l’échange de connaissances et sensibiliser la communauté internationale aux enjeux touchant la région et la violence politique de façon plus générale. Pendant les trois ans de ce projet, nous travaillerons à préciser la mission, les objectifs, la composition et les activités principales de l’observatoire qui sera mis sur pied au terme des trois